Malgré le fait que je trouve intéressante la philosophie de Nietzsche, j'ai quelques critiques à faire sur cette conférence:
-votre opposition entre la moraline des "gauchistes" et la morale des personnes de "droite" est clairement insuffisante. Il y a plein de "gauchistes", comme vous les appelez, qui réalisent des actions en conformité avec leur valeur (bénévolats, syndicalisme etc). Qui plus est, je me demande si le terme même de moraline est appropriée. Pourquoi inventer un autre terme alors qu'on peut toujours utiliser des expressions plus parlantes comme "discours hypocrites", "sentimentalisme stupide" etc.
-les moralistes sont clairement caricaturaux. Si toutes valeurs servaient à se justifier, alors pourquoi certaines personnes se rendent malades afin de correspondre à un idéal. Il n'y a pas nécessairement un moi profond opposable à ce que l'on perçoit de nous-même.
-pour le vide d'énergie, il est vrai qu'un nombre importants de personnes sont hédonistes. Mais tout le monde ne l'est pas. Allez dire ça aux nombreuses personnes qui se lancent dans la création d'entreprises, aux soignants qui ont fait face au Covid, aux professeurs qui redoublent de créativité pour essayer de transmettre quelques choses etc. On peut même prendre les parents qui essaient d'éducquer leurs enfants. En fait, à part les dépressifs ou les personnes qui s'ennuient, la plupart des personnes ont encore au moins une tâche qu'ils jugent importantes. En ce sens, l'opposition entre l'hédonisme et la volonté de puissance faites par Nietzsche ne tient pas. Même si je reconnais que l'hédonisme d'un certain nombre est très préoccupant. Et bien sûr, vous ne manquez pas d'attaquer vos adversaires fantasmés. Dire que le féminisme est poussé de la pulsion de mort c'est absolument improuvable. Et c'est probablement idiot. Les féministes ont, au contraire, une envie de s'épanouir dans la vie. De même, votre attaque de l'antiracisme est à côté de la plaque. Vous confondez ce mouvement avec les pro-immigrations. Or, le racisme (y compris anti-blanc) est une réalité. On le voit aux Etats-Unis. Enfin, les centres-villes accueillent des chefs d'entreprises, des c adres, des banquiers etc. Il n'y a pas que des "gauchistes" là dedans. J'avais envie de dire un mot du libéralisme mais je vais essayer de rendre mon texte moins long. Il faut tout de même que je dise que je doute de l'excès de force vitale dans "l'ancien temps". La fainéantise mise à part, les préoccupations sont similaires à travers les époques. Je dirais même qu'on est aujourd'hui plus sommé d'avoir un projet individuel, là ou l'on pouvait avant se contenter de l'habitude.
-les "grands" étaient certes européens. Mais certains, comme Napoléon, ne voulait pas affirmer un esprit européen mais rendre l'Europe française.
-la vision européenne de Nietzsche date. L'Europe n'est pas le siège unique du savoir. Même à son époque, les Etats-Unis s'affirmaient sur le plan de la créativité. Je me demande d'ailleurs si l'Europe est vraiment une civilisation. Il y a bien quelques points communs, comme la recherche d'un compromis entre le travail et la vie personnelle, mais les différences sont énormes.
-la vie ne se résume pas à la guerre, c'est-à-dire au dépassement de soi. C'est important, bien sûr, mais l'amitié, la fraternité, la contemplation passive etc existent aussi. Attention aussi au conservatisme que peut engendrer l'amor fati. On peut aussi se révolter contre une situation.
7 raisons d'être nietzschéen
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